La Banque Centrale Européenne (BCE) a annoncé la baisse prochaine de son taux de refinancement. Dès la mise en place de cette mesure, les banques européennes pourront lui emprunter à 0,25 % au lieu de 0,5 % auparavant. Les conséquences pour le particulier ? La baisse probable des taux de prêt immobilier.
Le refinancement des banques via la BCE
Les banques européennes ont la possibilité de se refinancer en empruntant à la Banque Centrale Européenne, qui ne manque pas d’euros car elle a la faculté de les imprimer. Les organismes de crédit peuvent ainsi lui emprunter au taux de refinancement fixe qu’elle émet, et prêter aux consommateurs pour plus cher.
Le taux de refinancement (ou « taux refi » pour les habitués) constitue son principal taux directeur. Lorsqu’il est bas, les entreprises peuvent plus facilement se financer à bas coût. Mais attention, si la planche à billets fonctionne de trop on pourrait fort bien se trouver en période d’inflation. Le juste milieu entre la baisse du taux de refinancement et le maintien des prix est essentiel pour la survie économique de notre société. Cet exercice d’équilibriste est donc confié aux économistes des banques centrales.
Et quand la BCE abaisse son principal taux directeur
Au mois de mai 2013, le gouverneur de la BCE M. Mario Draghi a surpris tout le monde en abaissant le taux de refinancement de 1 % à 0,5 %. L’effet ne s’est pas fait attendre, au mois de juin la moyenne des taux de prêt immobilier accordés était la plus basse depuis 1945. Les heureux accédant à la propriété ont ainsi pu emprunter au taux nominal de 2,89 %.
Or, voilà que le 7 novembre dernier la BCE annonce une deuxième baisse de son taux directeur, de 0,5 % à 0,25 %. Une nouvelle fort applaudie par les acteurs économiques, à commencer par les sociétés de courtage en prêt immobilier. Car selon toute logique, cette révision à la baisse devrait se traduire par une baisse des taux immobiliers en France.
La moyenne des taux de prêt immobilier en ce moment
Le dernier rapport de l’observatoire CSA/Crédit Logement a mis en avant une moyenne des taux de prêt immobilier à 3,07 %. Les taux sont donc lentement remontés depuis juin, ce qui peut être considéré comme logique à partir du moment où juin représentait le creux de la vague.
Tout le monde s’attend ainsi à ce que les accédants à la propriété de France puissent emprunter à moins de 3 % de taux nominal. De là à dire que cette mesure permettra de relancer le secteur immobilier, il y a un monde.
Emprunter dans l’immobilier : le parcours du combattant
Si des taux de prêt immobilier relativement faible permet de diminuer le taux d’endettement des particuliers et notamment via le rachat de crédit, il reste d’autres garanties à apporter. Les banques sont de moins en moins enclins à prendre des risques, et vont même jusqu’à contrôler l’historique de l’employeur de leurs clients.
Il ne suffit donc plus de travailler en CDI et de posséder un apport, en plus faut-il que l’entreprise dans laquelle on travaille soit elle-aussi pérenne. Dans ces conditions, il n’est pas évident que la baisse des taux ne fasse grand effet sur le marché de l’immobilier.